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Deux graines et nous
26 mars 2013

En même temps que le bébé

Dans la voiture qui nous mène à la clinique, l'ambiance est sombre. Chérie ne parle que par phrases courtes, et pose des questions dont les réponses me paraissent si délicates que je préfère encore ne pas répondre, ou tenter de dévier, sous peine de me prendre des soufflantes pour rien. Un mois s'est écoulé, c'est donc une nouvelle échographie, la fameuse échographie, qui nous attend et qui nous paraît se présenter comme un « Y » dans notre petite histoire : Soit la situation s'est améliorée, soit elle s'est aggravée. Il n'y a pas grand-chose à dire de plus, en réalité.

Si elle s'est améliorée, champomy, et tout le monde fera la fiesta. Si elle s'est aggravée... hé bien...

Parking, ascenseur, couloir, salle d'attente, bureau de l'obstréticienne. Ce qui avant était une petite joie, de voir les graines muer peu à peu en bébés humains, est aujourd'hui une angoisse.

Nous passons rapidement à la salle d'échographie pour s'occuper du problème principal. L'exploration est courte et sans appel : Loin d'avoir régressé, la ventriculomégalie a grandi en même temps que le bébé et atteint maintenant 15 millimètres. Ambiance.

Bien sûr, toutes les autres valeurs sont bonnes et même, un peu au-dessus des normales. Mais loin de nous réconforter, cela ne fait que créer un contraste encore plus grand. Un peu comme si on achetait une toile de grand maître, avec un trou au milieu. L'un rend l'autre encore plus frappant.

«  C'est dommage, sans ce problème vous auriez une excellente grossesse » finit par lâcher le médecin.

Il nous faut donc passer à l'étape suivante, selon les directions de la blouse blanche assise devant nous. Des examens, plusieurs examens qui chacun donneront des bouts d'information sur ce qui est en train de se passer. Des rendez-vous dans Grandeville sont programmés. Généticien, IRM, analyses de sang, amniocentèse... je découvre tout ces mots avec aucune envie de savoir à quoi ils correspondent, avec la même joie qu'une oie un entonnoire dans le bec. La praticienne est prudente dans le choix de ses mots, je sais qu'elle sait qu'elle a une consoeur en face d'elle, et que les rassurantes tournures de phrases habituelles ne prendront pas.

Au retour, la tension est palpable et nous parlons peu. L'autoroute s'étend devant moi, monotone et silencieuse. Chérie est pessimiste et envisage le pire. J'essaie de prendre un peu de recul et de ne pas trop me poser de questions qui resteront forcément sans réponses. Nous ferons ces examens. Nous verrons alors ce que les analyses nous apprendrons.

 

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