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Deux graines et nous
10 juin 2013

Clinique & grève de l'enfer

C'est enfin le jour du départ. On se prépare pour aller à la clinique, mais les sacs sont faits depuis un long moment et nous n'avons pas grand-chose à faire pour être fin prêts. Je prends une dernière photo de ma douce avec son ventre énorme, pour compléter la série de clichés que j'ai pu réaliser d'elle tout au long de sa grossesse, et nous quittons la maison. La porte se referme sous le regard réprobateur de notre chat, qui se doute à juste titre qu'il ne nous verra pas vraiment durant les prochains jours.

T'inquiètes, Chat-chiant, quand nous reviendrons tu ne sauras plus où donner du museau.

Arrivés à la clinique, dans l'aile consacrée aux hospitalisations, Chérie se pose dans la chambre 353 et prends ses quartiers. La "petite chambre étroite" est en réalité bien spacieuse et pourrait accueillir trois lits sans trop de gêne. Nous n'avons pas du vue sur grand-chose, mais qu'importe tant qu'il y a u peu d'éther à regarder... J'envoie une photo de la plaque de la chambre à ma famille, avec la mention " ça a commencé ", et le téléphone se met bientôt à recevoir des SMS de leur part. Nul besoin de les lire, j'en devine déjà la teneur. En ce qui me concerne, il n'y a guère plus de choses à faire. Chérie est installée dans sa chambre, allongée sur le lit une sucette à la pastèque dans la bouche. Ses bagages sont rangés. Elle n'a plus qu'à se laisser être prise en charge par le personnel médical. La césarienne étant pour demain, je décide de rentrer à la maison.

Il faut savoir une chose, c'est que Châteauvieux-sur-fleuve n'est pas la ville la plus déservie par la SNCF. Bien au contraire. Il y a peu d'opportunités de pouvoir s'y rendre par les rails, surtout en soirée, aussi il ne faut pas se louper dans le choix de son train. De plus, une lourde soirée de travail m'attend - je me dois de rentrer pour finir tout ça. Par chance, d'après le site internet de la compagnie de transport de Midville, un bus passe au pied de la clinique dans quelques minutes, et me posera à temps à la gare. Je prends donc congé d'une Chérie plutôt tranquille, et je descend me poser sur le banc de l'arrêt de bus.

A ce stade, le lecteur averti se doute bien que cela ne se passera pas comme prévu. Et il aurait O combien raison.

Le bus n'est jamais venu. J'ai attendu, attendu, et rien; Aucun bus, d'aucune ligne, dans aucun des deux sens de circulation. Une rapide recherche sur mon téléphone m'apprendra qu'en fait, tout Midville est frappé par une grève monstreuse, et les bus sont devenus des choses rares dans la ville. Il n'y a pas un bus, le soleil frappe fort, et il est maintenant trop tard pour avoir mon dernier train. Disons-le sans détour : Je suis coincé à soixante kilomètres de mon domicile, et je dois rentrer chez nous pour finir des documents à rendre pour avant-hier. C'est ce qui s'appelle être coincé dans une grève d'enfer.

Je commence donc par pester un bon coup, cela ne fait pas avancer le shmilblick d'un iota, mais cela a le mérite de soulager. Je cherche ensuite des alternatives, mais je n'en trouve qu'une seule : Reprendre la voiture pour rentrer à la maison. Cela pourrait sembler banal, mais il y a un hic : Je n'ai pas encore le permis, et étant en conduite supervisée, je ne peux conduire que si Chérie est à côté de moi dans le véhicule. Prendre la voiture reviendrai donc à non seulement conduire seul pour la première fois, mais en plus conduire sans permis. Je pourrais le faire. Mais je ne peux le faire. Dilemme.

Ce que j'ai donc décidé, je le passerais sous silence. Ce que je peux dire, néanmoins, c'est qu'une fois arrivé, je me suis empressé d'appeler Chérie pour la rassurer. Et moi de lui promettre que le véhicule restera bien sagement à Châteauvieux-sur-fleuve, désormais.

-" C'est bien ", me dit-elle " mais comment va-t-on ramener les enfants, alors ? "

Oups.

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