Le cadeau clin d'oeil.

C'est Noël ( joyeux Noël à tous ! ), et avec cette fête vient la traditionnelle, aussi attendue que redoutée, distribution de cadeaux. Ma famille étant capable du pire comme du meilleur, je m'attends toujours à des surprises d'un goût douteux. Entre la boule à malaxer qui fait des pustules, un pendule Spiderman en carton ou un dvd " la vie sexuelle humoristique des animaux ", on peut dire que l'on se tape la cuisse à chaque réveillon. Or, cette année, la surprise vint de Chérie, qui a voulu me soutenir dans mon combat de l'apprentissage de ma paternité bourgeonnante, un peu comme un coup de coude fraternel de sa part. En plein dans les côtes.

Ce livre est une adaptation d'un blog, écrit par un bonhomme alors dans la même position que moi. Un jeune père, racontant avec humour ( hum ) et simplicité ( ah ? ) son parcours du combattant. Bref, le quatrième de couverture annonce l'ouvrage hype calibré pour trentenaire de notre génération.

Chérie, mille fois mon aimée, tes cadeaux sont pour moi comme la rosée perlant au coin d'une feuille de lotus dans le soleil de l'Orient ( si, si ).

Le livre, je l'ai donc lu. Je m'attendait à y voir un ensemble de confessions masculines, celles du genre que l'on se chuchote entre couillus, après la machine à tractions et juste avant la douche. La p'tite anecdote résumée en une phrase et un clin d'oeil, mais dont la somme contient plus de sagesse que dans l'ouvrage de Cheng Yi. Las ! Il ne fut rien de tout cela, et j'ai déchanté passé le premier chapitre.
Il m'a fait l'impression d'avoir eu un correspondant de longue date, avec qui la conversation écrite est plaisante, mais qui déçoit quand on le voit finalement pour la première fois. Je ne me suis pas du tout entendu avec cet ami de papier, qui m'expliquait son parcours avec une voix de crécelle.

Voilà le soucis : Non seulement chaque grossesse est unique, et donc ce qu'il a vécu ne m'arrivera pas forcément, mais en plus le style littéraire m'arrache les yeux, un peu comme quelqu'un qui vous tape sur les nerfs rien qu'en racontant sa journée. Du coup, je me pose à chaque page la question de continuer à lire la chose.

Consterné, je regarde l'ouvrage maintenant parcouru. Peu de temps avants l'automne, le milieu de l'édition de bande dessinées a été secoué par un petit ( gros ) scandale, où un éditeur avait pris l'une des pires blogueuses BD, parmi les moins douées et les plus amatrices, pour en sortir un livre, avec ce que cela suppose de budget et de travail impliqué. Le but, évidemment, était de faire un produit « hype et branché pour la vingtenaire d'aujourd'hui » à peu de frais, et suffisamment bien torché pour dissimuler l'étendue des dégâts.
Ici, c'est le même cas. C'est mal écrit, très mal écrit. L'auteur avoue lui-même ne pas avoir relu ou réécrit. Aucun effort, juste une heureuse corrélation d'évènemements menant à la production de l'ouvrage. Aucune illustration, aucun discours de fond. Juste un premier jet qui a trouvé preneur. Bref, aucun respect pour le lecteur, et la chose est éditée.

Egalité homme-femme respectée dans l'édition de livres nazes à thématique bébé, ce seront nos ministres qui s'en féliciteront.

Par respect pour Chérie ( car ses cadeaux sont pour moi comme la rosée, etc etc ) , et qui sait, peut-être pour y découvrir quelque chose de bon, j'ai lu la totalité du livre. Voyons les choses du bon côté : Au moins, ça aura eu le mérite de me motiver à écrire chaque note de mon propre blog du mieux que je le peux. Et tant pis pour l'édition.