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Deux graines et nous
6 novembre 2012

Trahison et ennui

Quand je vois tout ce que les gens, ceux qui ont écrit les livres sur la grossesse, arrivent à remplir comme texte, je commence un brin à complexer. Je pensais que ce début de grossesse serait plus trépidant, comme par exemple des modifications de Chérie qui entraîneraient la pousse d'un troisième bras, ou bien qu'elle se mette à cracher du feu.

Mais non, elle a juste mal au ventre, et vomit parfois.

Je pensais que mon propre comportement changerait brutalement, et que je me retrouverai à peindre des petites fleurs sur la chambre des enfants ( nous devons encore décider où la mettre ) ou à écumer les catalogues de magasins de puériculture à la recherche d'un petit body trop choupitrognon pour l'un ou l'autre jumeau.

Mais non, je suis juste là à prendre des photos du ventre de Chérie à intervalles régulières.


Du coup, j'en vient à douter et à me poser des questions. Est-ce que cela ne me touche pas ? Suis-je finalement pas plus intéressé que ça par la grossesse de ma femme, au point d'en louper toutes les anecdotes croustillantes ? Suis-je déjà un mauvais père pour ces enfants ?

Fais est que, à Châteauvieux-sur-fleuve, la vie est plutôt pépère. Pas de rushs dans les garderies ( j'y suis allé l'autre jour, je n'ai pas dû tuer un autre père à coups de hache pour avoir une place - j'ai même tenu la porte ouverte pour qu'un papa puisse sortir sa poussette ), pas de cliniques à réserver d'urgence ( Chérie, de toute façon, lorgne sur une clinique d'un oeil expert ), pas de grandes turpitudes ou de collègues à prévenir. On est sacrément loins du rythme éffréné des futurs parents Parisiens.

Mince alors. Si cela continue comme cela, ce blog risque d'être bouclé en quelques pages. En ce qui me concerne, c'est donc raté pour le prix Goncourt.

Chérie, pendant ce temps, s'est trahie auprès de ses collègues. Elle commence à caresser son ventre de manière machinale, en larges cercles autour du nombril, lorsqu'elle se met à réfléchir à des problèmes et comment les résoudre. Cette petite manie a pu passer à peu près invisible aux yeux de ses pairs masculins, les dames elles n'ont pas été longues à piger le message non-verbal. C'est donc l'héroïne du moment, et c'est un visage radieux qu'elle me montre en m'expliquant cela le soir. Je m'amuse en imaginant la même chose vécue du coté masculin :

-" Hé mec, tu attendrais pas un môme des fois ? "

-" Si."

-" Cool. Tiens, des dossiers en attente, faut les finir pour hier. "

Y'a pas à dire, on sait célébrer les bonnes nouvelles, de notre côté.

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